Et si les manifestations contre la réforme des retraites en France… avaient lieu à Cuba ?

300 manifestations rassemblant plus de trois millions de personnes, 500 arrestations en une seule journée… S’il cela s’était passé à Cuba, en Biélorussie ou en Chine, les titres des journaux regorgeraient de termes tels que « soulèvement social », « soulèvement populaire », « répression », « régime » …

Mais comme elles ont lieu en France, on parle de « graves émeutes », où les seules personnes blessées – 440 en une seule journée – étaient des « policiers ». Rien que des policiers. Il est assez étonnant que cette « presse libre et indépendante » reprenne à l’unisson les données du ministre de l’Intérieur français.

Un rapport émanant de trois organisations de défense des droits humains indique que depuis 2015, plus de 120 000 personnes dans le monde ont été blessées par les gaz lacrymogènes, les balles en caoutchouc, les canons à eau ou les armes acoustiques de la police. Il cite de nombreux pays : les États-Unis, la France, le Chili, la Colombie… Curieusement, Cuba n’y figure pas. Mais faites le test : recherchez sur Google les termes « Cuba » et « répression ». Vous verrez apparaître des dizaines de titres. Poursuivez votre recherche en tapant « EEUU » et « represión », et vous obtiendrez également des dizaines d’articles sur le gouvernement étasunien accusant Cuba de « répression ».

Eh bien, sachez que le gouvernement espagnol n’autorise pas l’exportation de matériel anti-émeute à destination de Cuba, un pays où la police moleste rarement les gens, en vertu d’une « clause relative aux droits humains ». Il s’agit d’une interdiction que l’Espagne n’impose pas à son partenaire le Maroc, par exemple, dont la répression des militants sahraouis est condamnée par la communauté internationale. Et dont la police a tué près de 70 migrants à la barrière de Melilla en juin de l’année dernière.

La justice en Espagne : dans une interview, l’ancien ministre José Barrionuevo a justifié, sans état d’âme, sa participation à la guerre sale contre l’ETA, pour laquelle il a été gracié après avoir passé trois mois en prison. Cela contraste fortement avec le cas des huit jeunes hommes d’Altsasu, en Navarre, dont certains ont passé près de quatre ans en prison pour s’être battus avec des gardes civils.

Après deux ans et un mois d’emprisonnement à Lleida, le musicien catalan Pablo Hasel a fini de purger la peine qui lui avait été infligée pour les paroles de ses chansons. Mais il est toujours incarcéré, ayant reçu deux nouvelles condamnations pour six années supplémentaires. Avez-vous lu des articles à ce sujet dans les médias espagnols ? Pas un mot. Voilà la liberté d’expression et la liberté de la presse en Espagne.

Continuons d’évoquer la censure artistique en Europe. En Pologne, les concerts de Roger Waters, le leader de Pink Floyd, ont été annulés en raison de sa position sur la guerre en Ukraine. Et à Francfort aussi, en Allemagne, en raison de son prétendu « antisémitisme », c’est-à-dire de sa solidarité avec la Palestine. On n’a vu aucune condamnation de la « censure » de la part de la presse européenne, inféodée au discours de l’OTAN et aux exactions d’Israël. Israël dont le gouvernement a même récemment interdit le drapeau palestinien dans les espaces publics. Et qui, rien que cette année, a tué près de 90 Palestiniens. Où sont donc les sanctions ou les condamnations par la presse ? La presse sportive européenne nous apprend que le meilleur buteur du championnat de football palestinien, Ahmad Atef Daragmah, « est mort au cours d’affrontements avec l’armée israélienne ». Des affrontements ? Non, il a été abattu par les balles de l’armée israélienne.

Le gouvernement étasunien vient de publier un nouveau rapport sur les droits humains dans le monde. Et, comme d’habitude, il fait la leçon à des pays comme Cuba à propos de règles que lui-même n’applique pas. Voyons ce qu’il en est.

Aux États-Unis, chaque jour, plus de 100 personnes sont tuées par armes à feu. On a dénombré 102 fusillades de masse au cours des deux premiers mois de cette année, tandis qu’un chiffre record de 648 a été atteint en 2022. Une année au cours de laquelle près de 1 200 personnes ont été tuées par la police.

Près de 600 000 personnes survivent dans les rues des États-Unis. Rien qu’à Los Angeles, où l’état d’urgence a été déclaré, on compte 42 000 sans-abri.27 millions de personnes ne bénéficient pas d’une assurance maladie. Et, croyez-le ou non, l’espérance de vie dans le pays le plus riche du monde est inférieure de trois ans à celle de Cuba.

Voici quelques nouvelles. Michigan : une mère et deux de ses enfants meurent de froid dans un parc. Memphis : un homme noir de 29 ans meurt après avoir été brutalement roué de coups par cinq policiers. Buffalo : 30 travailleurs sont licenciés par l’entreprise Tesla après avoir tenté de fonder un syndicat. Alabama : un détenu meurt après avoir été placé dans un congélateur en guise de punition par des gardiens.

Imaginez qu’un de ces événements ait eu lieu à Cuba. Combien de fois le terme « régime » apparaîtrait-il dans les nouvelles et les rapports ? Resumen

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