CUBA PROFUNDO – En visite à Cuba … quand a éclaté la crise du coronavirus

Un groupe de 16 Belges et 2 Autrichiens est arrivé à Cuba le 13 mars, pour un voyage de tourisme solidaire. Le vol de retour était prévu pour le 2 avril, mais la crise du coronavirus a chamboulé leurs plans. Heureusement, tout le monde est rentré chez lui en toute sécurité, mais cela n’a pas été facile.

Un départ bien préparéIl y a quelques mois, ces passionnés de voyages se sont réunis à Deurne pour établir un programme de voyage, sous la direction experte de la guide touristique Leen Swinnen. Cubanismo.be a expliqué le contexte politique auquel les voyageurs peuvent s’attendre à Cuba.

Le voyage était organisé en coopération avec l’ICAP, l’Institut cubain pour l’amitié des peuples, qui accompagne des voyages de solidarité sur l’île, et l’agence de voyage Amistur. Le programme comprenait des promenades dans la nature, des visites et des rencontres, pour donner aux voyageurs une image fidèle de la vie à Cuba sous toutes ses facettes.

Un bon débutLeen Swinnen Le voyage se déroulait comme prévu … Nous sommes d’abord allés à La Havane, puis, en passant par Holguin, sur la côte orientale de Cuba, le long de villages comme Mayari, comme dans la chanson Chan Chan … à Baracoa nous avons fait une belle promenade et visité une coopérative agricole. Tout s’est très bien passé… jusqu’à Santiago de Cuba, où le groupe a reçu le message qu’il devait retourner à La Havane immédiatement. S’en sont suivis deux jours de bus, de 9 heures et 6 heures, pendant lesquels les passagers ont vu défiler avec un pincement au cœur les panneaux indiquant les destinations où ils devaient encore se rendre. Heureusement, il y avait une bonne ambiance dans le bus, même si le délicieux rhum y était pour quelque chose. Et nous avons malgré tout pu faire un arrêt à Santa Clara, pour visiter le Tren Blindado et y voir la grande sculpture du Che.

Plan BDès le premier jour de la crise du coronavirus, les voyageurs ont pris leur température tous les jours, et se sont désinfectés systématiquement en montant et en descendant du bus, à l’entrée de chaque hôtel et à chaque réunion. À Baracoa, une équipe sanitaire cubaine est également venue à l’hôtel pour assurer un suivi du groupe. À La Havane, le guide cubain et les personnes en charge du voyage ont profité du week-end pour exécuter le « plan B » : se remettre de toutes ces émotions en se reposant quelques heures sur la plage des Playas del Este, et en visitant le Musée des Beaux-Arts et le Musée de la Révolution. Lundi, la réunion avec l’ICAP a permis aux voyageurs de partager toutes leurs impressions et de poser toutes les questions possibles. Puis c’était terminé et tout le monde a été obligé de rester à l’hôtel, tandis que Leen contactait l’ambassade belge pour obtenir de l’aide et surtout, cherchait un éventuel vol de retour.

Leen Swinnen Les partenaires cubains avaient d’abord élaboré un programme de voyage alternatif, qui n’a bien sûr pas pu être mis en place en raison de la quarantaine imposée. Ils ont tout mis en œuvre pour que la quarantaine se déroule le mieux possible pour le groupe. Dans l’hôtel, des équipes cubaines sont venues assurer le suivi sanitaire de tous les touristes bloqués. Des masques buccaux supplémentaires ont également été achetés au prix de 10 euros pour l’ensemble du groupe, afin de traverser l’aéroport de Madrid en toute sécurité.

Allô la Belgique ?

Le vendredi 20 mars, il est devenu clair que tous les touristes étrangers devaient quitter l’île le plus rapidement possible. Samedi, la recherche d’un éventuel vol de retour a commencé, en concertation avec l’agence de voyage Rainbow à Bruxelles. La compagnie aérienne qui était normalement prévue, avait dans un premier temps affirmé pouvoir leur offrir un vol de retour, mais finalement non.

Comment évaluez-vous le soutien que vous a apporté l’ambassade de Belgique ?

Leen Swinnen Les contacts avec l’ambassade de Belgique à La Havane ont été difficiles, et même s’y rendre s’est avéré impossible. Même par téléphone, c’était compliqué, et on a dû obtenir un numéro d’urgence en passant par un contact au ministère des Affaires étrangères ! En fin de compte, on a pu se rendre au consulat le lundi. Le consul a alors donné une liste de vols possibles, mais le groupe a dû vérifier s’il y avait encore de la place. Les vols de rapatriement avaient peut-être été envisagés en tant qu’initiative européenne, mais ils étaient coûteux, a expliqué le consul. Les voyageurs autrichiens avaient plus de chance : le gouvernement autrichien a organisé leur vol de rapatriement. D’autres citoyens européens étaient aussi autorisés à prendre ce vol s’il restait des places, mais apparemment le consul de Belgique ne le savait pas… Globalement, le groupe a reçu des informations contradictoires sur d’éventuels vols de retour, et le fait que l’Espagne garderait son espace aérien fermé leur a fait craindre le pire.

Le groupe comprenait parfaitement que c’était une situation exceptionnelle, mais avait tout de même le sentiment que le gouvernement belge abandonnait ses citoyens à leur sort. Il n’y avait pas non plus de coopération ou de coordination européenne avec les compagnies aériennes pour ramener tous les citoyens européens chez eux en toute sécurité.

Finalement, le groupe a pu rentrer en toute sécurité le vendredi 27 mars, moyennant l’achat d’un nouveau billet de retour. Cubanismo.be est venu à leur rescousse en avançant le montant des billets.

Vendredi soir, les Belges sont arrivés sains et saufs à l’aéroport de Bruxelles, où ils ont été immédiatement surpris par l’absence de mesures de sécurité : pas de contrôle de santé, pas de dépistages, l’absence de protection pour le personnel, des conducteurs sans masque buccal etc. Seuls des policiers ont su les accueillir en leur disant : « respectez la distance de sécurité ou c’est 250 euros d’amende. »

Malheureusement, leur voyage s’est déroulé différemment de ce qui était prévu initialement, mais ils en gardent une impression positive, car ils ont pu constater à quel point Cuba fait de la santé une priorité.

Enfin, plusieurs voyageurs veulent achever leur visite de l’île et se préparent donc à y retourner.

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