Discours du president Cubain au Sommet des Peuples a Bruxelles

Le Sommet des Peuples organisé par plusieurs ONG, entre autres Cubanismo.be, le 17 et 18 juillet, parallèlement au sommet UE-CELAC, a vu la participation du président Arce de Bolivie, du vice-président Dilcy Rodriguez du Venezuela, du président Petro de Colombie ainsi que du président Miguel Diaz Canel de Cuba. Ce dernier a prononcé un discours enthousiaste :Direction Cubanismo avec le president CubainLa solidarité restera une arme de lutte indestructible et un message de paix permanentCher frère Raul ;Cher frère Centella;Cher frère Manu;Chers sœurs et frères d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Europe ;Chers camarades, qui luttez pour la justice sociale (Applaudissements) :On m’a dit que quelqu’un demandait si nous allions confirmer notre présence à cet événement, et nous vous avons demandé : « Pensez-vous que nous aurions manqué cet événement ? » (Exclamations : « Non ! ») Comment pouvions-nous être à Bruxelles et ne pas échanger avec vous !

Maintenant, quand nous sommes ici, quand je vois tant de jeunes, tant de personnes engagées dans les causes les plus justes du monde, tant de personnes solidaires qui nourrissent ce sentiment de solidarité, qui est ce que nous devons mondialiser dans le monde, je pense à Fidel (Applaudissements et exclamations : « Fidel, Fidel, Fidel ! », et « Je suis Fidel ! Je suis Fidel ! »).

Nous sommes en effet très honorés de pouvoir partager avec vous cet important Sommet des peuples.

Nous sommes ici par principe, par conviction, parce qu’il s’agit d’un espace véritablement pluriel, ouvert et participatif. C’est un lieu de rencontre pour les représentants de la société civile latino-américaine, caribéenne et européenne. C’est donc le meilleur des sommets, car c’est ici que les peuples s’expriment (Exclamations et applaudissements).

C’est dans cet espace que nous promouvons un modèle alternatif de développement durable, basé sur la coopération et l’intégration. Un espace où nous disons non à l’exclusion, où nous disons non au consumérisme qui dégrade et détruit.

C’est à l’occasion de ce Sommet des Peuples qu’un monde plus juste et plus solidaire est exigé afin de faire face à la profonde crise systémique du capitalisme, inextricablement liée à l’ordre économique international injuste qui prévaut. Et c’est ici que les participants font leur la plus grande, la plus longue et la plus juste revendication de notre peuple.

C’est au nom du peuple cubain que je suis profondément reconnaissant au Sommet des peuples d’avoir consacré aujourd’hui un atelier à la politique cruelle et illégale d’encerclement, de harcèlement et de persécution contre Cuba et que, à la suite de cet atelier, il a été convenu de convoquer un Tribunal international contre le blocus exercé contre Cuba, en novembre prochain, ici même à Bruxelles (Exclamations et applaudissements).

Nous sommes persuadés que ce Tribunal produira la dénonciation la plus énergique du caractère génocidaire et criminel du blocus (Exclamations et applaudissements), ainsi que la dénonciation de l’infamie que constitue l’inscription de Cuba sur la liste fallacieuse des prétendus États soutenant le terrorisme.

Ce sera également l’occasion de dénoncer les effets extraterritoriaux du blocus sur les citoyens et les entreprises européennes, aggravés par l’entrée en vigueur du Titre III de la Loi Helms-Burton.

Le blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des Etats-Unis à Cuba n’est ni moralement, ni éthiquement, ni humainement acceptable (Exclamations : « A bas le blocus ! ») ; tout d’abord parce qu’il constitue une violation flagrante, massive et systématique des droits humains de tout un peuple : le peuple cubain.

On ne peut parler de droits de l’homme en ignorant le caractère génocidaire d’une politique intentionnellement conçue et rigoureusement appliquée pour que les besoins matériels et les pénuries de millions de personnes les conduisent au désespoir, à l’asphyxie économique, au point de générer une explosion sociale qui aboutisse à un changement de gouvernement.

Ceux qui le promeuvent le blocus et le renforcent de manière perverse savent qu’il s’agit du principal obstacle au développement économique et social du pays et qu’il constitue une pierre d’achoppement pour la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social à l’horizon 2030 que nous avons conçu à Cuba.

Personne ne doit attendre des Cubains qu’ils baissent les bras, qu’ils s’agenouillent.

Chères amies et chers amis :Je vous ai parlé de la question des droits de l’Homme parce qu’elle a été l’une des questions les plus manipulées en ce qui concerne Cuba, dans le cadre de la construction de prétextes pour justifier la politique de pression contre notre pays.

Nous ne sommes pas les seules victimes de cet autre jeu pervers qui accuse la victime pour justifier l’abus commis à son encontre. D’autres nations progressistes, dotées de politiques souveraines, indépendantes et défiant les hégémonismes impériaux, sont bien conscientes du coût de ces pratiques manipulatrices qui s’accompagnent de campagnes constantes de désinformation et de mensonges, de calomnies qui visent avant tout les dirigeants politiques que l’on cherche à balayer.

Ils essaient de nous isoler, de nous faire taire, de nous empêcher de continuer à dénoncer dignement les politiques hégémoniques de chantage et de punition à l’encontre de ceux qui refusent de se soumettre. Mais ici, devant vous, nous exprimons notre conviction que personne ne doit attendre de nous que nous baissions les bras, que nous devions nous agenouiller et demander pardon pour avoir défendu le droit à la différence (Exclamations et applaudissements).« Révolution (…) c’est lutter pour nos rêves de justice pour Cuba et pour le monde, qui est la base de notre patriotisme, de notre socialisme et de notre internationalisme. »

Cette phrase met fin au concept de Révolution que le commandant en chef Fidel Castro nous a légué. C’est avec ce concept que nous répondons à ceux qui attendent de nous que nous baissions les bras (Exclamations et applaudissements).

Nous continuerons à dénoncer la manipulation politique des droits de l’Homme, ainsi que la sélectivité et le double standard de nombreux pays occidentaux et de certaines ONG.

Nous continuerons à promouvoir le dialogue et la coopération internationale en matière de droits de l’Homme, mais toujours sur la base du respect et de la non-ingérence dans les affaires intérieures.

Nous maintiendrons également notre activisme au sein des organismes de défense des droits de l’Homme, car ce sont nos droits qui sont bafoués, et ceux qui nous accusent de les violer sont les grands violateurs de nos droits et des droits de nombreux autres peuples (Applaudissements).

Cuba continuera à progresser dans ses efforts pour parvenir à la pleine jouissance de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales.

Chers collègues, chers camarades :Cuba a mis au point et produit le premier vaccin contre la COVID-19 en Amérique latine et dans les Caraïbes (Applaudissements et exclamations : « Et oui, et oui, et oui, et si cela me chante d’être une puissance latino-américaine ! »), et Cuba a été le premier pays au monde à lancer une campagne de vaccination de masse contre la pandémie dans la population pédiatrique âgée de plus de deux ans.

Tout cela sous les effets d’un blocus qui a atteint des niveaux extrêmes, jamais vus auparavant, au cours de la phase pandémique. Et nous y sommes parvenus grâce à l’héroïsme de notre peuple et au courage de nos scientifiques (Applaudissements). Et voici l’un de nos scientifiques, membre de l’une des équipes cubaines de vaccination (Exclamations et applaudissements).(…)Eh bien, je vous disais que malgré les campagnes de discrédit, nos médecins cubains ont apporté leur aide dans plus de 50 pays, y compris des nations européennes (Applaudissements). « Des médecins, pas des bombes », a annoncé un jour le Commandant en chef Fidel Castro Ruz (Applaudissements et exclamations : « On l’entend, on le sent, Fidel est présent ! » C’est et ce sera toujours notre devise : sauver des vies et partager ce que nous sommes et ce que nous avons au prix de n’importe quel sacrifice ! (Applaudissements).

Chers frères et sœurs :Nous rejetons fermement les agressions impériales contre les processus progressistes et de gauche en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Ici, avec vous, nous tenons à exprimer notre solidarité avec la Révolution bolivarienne et chaviste au Venezuela (Exclamations et applaudissements), avec le Nicaragua sandiniste (Exclamations et applaudissements), avec l’État plurinational de Bolivie (Exclamations et applaudissements), avec le gouvernement du président Gustavo Petro en Colombie et nous soutenons son processus de paix. (Exclamations et applaudissements), avec Lula au Brésil (Exclamations et applaudissements), avec le Mexique solidaire dirigé par Andrés Manuel Lopez Obrador (Exclamations et applaudissements), avec la courageuse Xiomara au Honduras (Exclamations et applaudissements), tous des dirigeants de notre région qui montrent leur propre voie pour corriger les expériences douloureuses laissées dans leurs sociétés par le néolibéralisme dans sa pire version.

Nous soutenons également la cause du peuple palestinien (Exclamations et applaudissements), du peuple sahraoui et de l’indépendance de Porto Rico (Exclamations et applaudissements), ainsi que la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malouines, Sandwich et Géorgie du Sud (Exclamations et applaudissements).

Nous soutenons la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de Paix, adoptée lors du 2e Sommet de la CELAC à La Havane en janvier 2014 (Applaudissements). Nous voulons la paix et nous voulons un monde meilleur ! (Applaudissements).

Face aux milieux de droite et d’extrême droite du Parlement européen, alignés sur les intérêts des secteurs terroristes et ultraconservateurs de Miami et du Congrès des États-Unis, qui tentent de nous opposer et de nous diviser, nous plaidons pour que les relations entre l’Europe et l’Amérique latine et les Caraïbes se fondent sur la non-ingérence et le respect de la souveraineté et de l’autodétermination des peuples (Applaudissements et exclamations « Ils ne passeront pas, ils ne passeront pas ! »).(Exclamations : « Et non, et non, je ne veux pas être une colonie nord-américaine ! »)Chères sœurs et chers frères :Une fois de plus, au nom du peuple cubain, je vous remercie pour les actions permanentes de solidarité menées par les forces politiques, les mouvements sociaux et populaires, les pacifistes, les syndicalistes, les étudiants, les paysans, les femmes, les jeunes, les religieux et les patriotes cubains vivant à l’étranger (Applaudissements et exclamations : « Cuba n’est pas seule ! Cuba n’est pas seule ! »).

Nous sommes convaincus que la solidarité ne peut être bloquée comme le sont la nourriture, les médicaments et les équipements. La solidarité ne fait que reconnaître les besoins et les exigences humaines et place ceux qui la donnent et la reçoivent sur le plus haut échelon de notre espèce ; la solidarité restera une arme de lutte indestructible et en même temps un message de paix permanent et inépuisable qui ne peut être réduit au silence.« La patrie, c’est l’humanité », a dit José Martí. Cela est confirmé par le fait que vous avez gagné une place dans le cœur de notre peuple. Vive la solidarité ! (Exclamations de: « Vive la solidarité ! »)Hasta la Victoria Siempre ! (Exclamations.)(Ovation.)

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